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17 mai 2007

essai

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5 avril 2007

Lettre APTR pour Ministére des Finances

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5 avril 2007

Lettre APTR

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5 avril 2007

Historique APTR - GNDPTR - AFPER

14/04/1995

LES DERNIERS CROYANTS DE L'EMPRUNT RUSSE

Ils ne doutent de rien, ces petits porteurs spoliés par la révolution de 1917... et surtout pas de récupérer bientôt la mise de leurs aïeuls ! A chaque élection, l'espoir renaît, habilement exploité, il est vrai, par quelques associations.
Nous représentons la dernière chance pour Edouard Balladur de devenir président de la République. D'où vient cette puissance électorale ignorée de tous les instituts de sondages ? Des porteurs d'emprunts russes ! Selon Gérald de Dreux-Brézé, le président de l'Afper (Association française des porteurs d'emprunts russes), quelque 400 000 Français détiennent ces vieux titres déchus, auxquels il faut ajouter leurs familles. Soit un potentiel de 1,2 million d'électeurs. Edouard Balladur sait ce qu'il lui reste à faire d'ici le premier tour de l'éléction... L'enjeu : près de 4 millions de coupures anciennes qui resteraient dans les fonds de tiroirs des Français, séquelles de la politique active d'appel aux financements extérieurs menée par la Russie tsariste de la fin du XIXe siècle à la guerre de 1914. Une idylle patrimoniale indexée sur l'or, mais brisée par la révolution bolchevique de 1917, qui répudia tout bonnement les dettes de l'Ancien Régime. Depuis, le combat pour le remboursement de cette dette n'a jamais cessé. L'étrange ballet (russe) en justice de trois associations Comme à chaque veille d'échéance électorale, les rumeurs vont bon train : officiellement, les ministères concernés démentent toute avancée concrète sur ce différend avec les successeurs de la sainte Russie. Mais il ne faut pas les torturer longtemps pour qu'ils offrent quelque prise au fol espoir de ces porteurs de titres exotiques. Les experts de cette cause, bien qu'ils restent persuadés que tout n'est pas perdu, tentent de modérer les enthousiasmes précipités grâce à une savante argumentation : le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, ferait tout pour repousser le dénouement de ce dossier au lendemain de la présidentielle, afin d'en laisser le bénéfice à Jacques Chirac, et d'éviter qu'Edouard Balladur n'en tire un argument de campagne.
Il n'est pas impossible qu'une solution soit officiellement annoncée d'ici le 23 avril, estime-t-on à l'Afper. Je ne peux pas croire qu'il n'y ait aucune chance, avance, plus prudent, Jean-Marie Lattès, du GPTR (Groupement des porteurs de titres russes). Quant à François Bayle, du GNDPTR (Groupement national de défense des porteurs de titres russes), il assure que les choses vont bien mieux depuis quelques semaines. Des discussions techniques entre la France et la Russie sont engagées. Une belle surenchère d'optimisme. Car les porteurs, spoliés et délaissés depuis 1918, subissent aujourd'hui les assauts de trois associations rivales. La plus ancienne vit le jour en 1955 dans le Jura. En 1987, le GNDPTR lui succéda et a vite grossi, comme ses querelles internes : début 1994, c'est l'éclatement ! L'administrateur judiciaire nommé par le tribunal de Lille ne peut même pas se faire entendre des différentes factions. La scission inévitable donne naissance à deux associations supplémentaires, l'Afper et le GPTR. Résultat : les trois associations ne totalisent plus guère que 10 000 adhérents, alors que le GNDPTR en revendiquait 12 500 à lui seul fin 1993 !
La concurrence est vive, et tous les moyens sont bons pour discréditer ceux d'en face : chacun accuse l'autre de spéculer sur le dos des épargnants qu'il est censé défendre. M. X a des valises entières d'emprunts russes, lance tel responsable d'association.
M. Y a accumulé 30 à 50 000 titres en proposant aux porteurs, qu'il identifiait grâce au fichier de l'association, de leur racheter leurs papiers jaunis, rétorque le premier. Grâce à l'argent des adhérents, les procès se multiplient.
Les traitres du GPTR seraient partis avec le fichier des adhérents...
Le 2 février dernier, les représentants du GPTR faisaient annuler par la cour d'appel de Douai la nomination de François Bayle à la présidence du GNDPTR. En retour, le GNDPTR accuse les traîtres fondateurs du GPTR d'être partis avec le fichier des adhérents...
Pendant ce temps, Me Bernard Soinne, l'administrateur judiciaire nommé il y a plus d'un an, n'est toujours pas parvenu à sortir les comptes de l'année 1993, tant la pagaille est grande...
Bien sûr, les querelles politiques se sont mêlées à ce pugilat : l'exigence du remboursement de la dette tsariste a longtemps rimé avec anticommunisme. Ce qui valut aux petits patrons revendicatifs du Cidunati et à quelques proches de l'extrême droite leur entrée au sein de l'état-major du GNDPTR. Enjeu de ces empoignades de chiffonniers : un véritable fonds de commerce, reconnaît-on au ministère de l'Economie. Car ces petits porteurs sont convoités. Le montant annuel de leur cotisation varie de 50 à 100 francs selon les associations, plus si le nombre d'emprunts portés le justifie. Les recettes sont donc conséquentes. Et entretenir l'espérance nourrit le portefeuille d'adhérents. Or, depuis quarante ans, les raisons d'y croire n'ont pas manqué.
De l'après-Staline à Eltsine, les poupées gigognes de l'espoir En mars 1960, à la veille du voyage de Khrouchtchev en France, les experts paradaient dans la presse : La France ne s'est jamais trouvée depuis 1917 devant une occasion pareille. En mars 1974, le quotidien financier La Cote Desfossés faisait remarquer : La proximité du voyage de Georges Pompidou en URSS détermine un mouvement de hausse des emprunts russes à la Bourse de Paris.
Quelques semaines plus tard, Valéry Giscard d'Estaing, candidat à la présidence de la République, prenait l'engagement ferme et résolu de ne pas laisser tomber ce dossier dont il connaissait l'importance...
En 1986, coup de théâtre : la Grande-Bretagne obtenait une indemnisation symbolique de ses porteurs de titres russes. La France, elle, parvenait en 1989, lors du traité de Rambouillet, à faire reconnaître par Mikhaïl Gorbatchev la paternité de l'URSS sur ces dettes. Une paternité que Boris Eltsine et la Russie ont reprise à leur compte après l'éclatement du bloc soviétique.
Depuis, plus rien. Sauf une obstination, partagée par tous les ministres des Affaires étrangères ou de l'Economie, à rappeler, lors de chaque rencontre avec les autorités russes, que le dossier était de la première importance. A l'usure, Moscou s'est rendu compte que Paris ne lâcherait pas prise.
Papivores spoliés ou papys voraces, tous veulent croire à une issue prochaine. Etudes scientifiques et financières en main, ils réclament un remboursement honnête. L'Afper estime le prix plancher à 43 750 francs par titre : 10 000 francs pour la conversion en francs actuels du nominal de 500 francs-or des titres émis depuis 1822, plus 33 750 francs pour les intérêts cumulés depuis soixante-quinze ans (soit 4,5 % par an).
D'autres demandent 130 000 francs, voire 150 000, estimant qu'il ne faut pas tenir compte des taux affichés sur les emprunts, mais des taux du marché depuis 1918. L'Afper est même allée faire des recherches historiques, exhumant le traité de Brest-Litovsk (paix séparée conclue en mars 1918 entre la Russie révolutionnaire et l'Allemagne) et celui de Versailles (juin 1919), pour retrouver la trace d'un stock de 47 tonnes d'or appartenant à la Russie et qui aurait atterri, suite à diverses pérégrinations diplomatiques, dans les caves de la Banque de France. Ce que la France et sa banque s'empressent de démentir tout net.
Un superbe pactole, à évaluer en milliards de francs... ou en roubles Le parcours de ce mystérieux trésor peut faire fantasmer les épargnants français que fascinent lingots et napoléons. L'Afper, qui n'en démord pas, souligne que ce stock d'or de 3 milliards de francs pourrait constituer un début de monnaie d'échange pour la dette russe, évaluée, elle, à 160 milliards.
Les emprunts russes, dont la valeur théorique est si élevée, s'échangent pourtant pour quelques dizaines de francs sur le marché.
Seuls certains titres à valeur de collection dépassent les 100 francs. Les spécialistes qui suivent le marché du russkoff, eux, observent que des signes ne trompent pas : le marché est figé, faute de vendeurs... Dans les ministères concernés, on laisse entendre qu'une indemnisation de quelques centaines de francs, ce serait déjà beaucoup. En attendant ce grand jour, Edmond Alphandéry, pour bien faire comprendre qu'il était sensible au dossier, a choisi, à quelques semaines de l'élection, de décorer Edouard Champenois de l'ordre national du Mérite. Président d'honneur du GPTR, ancien président du GNDPTR, ce personnage cocasse, qui roule dans une Citro«n BX financée sur les fonds de l'association, incarne les grandeurs et les petitesses de ce combat contre l'histoire. Dans cette guerre sans fin, les porteurs français ne viennent-ils pas de remporter une bataille ? Par ministère interposé, ils ont fait reculer l'Eurobank, filiale de la banque centrale de Russie, qui comptait commercialiser dans l'Hexagone un FCP investi en emprunts de la CEI. Preuve qu'il est possible de faire reculer l'ennemi.
4 MILLIARDS OU 520 MILLIARDS DE FRANCS ?
Nul ne sait combien la Russie devrait débourser pour contenter les porteurs d'emprunts russes. Aucun recensement du nombre de titres encore existants en France n'a en effet été réalisé. Les hypothèses tablent sur 4 millions de titres détenus par 400 000 porteurs. Selon que la Russie choisirait d'indemniser les porteurs à 1 000 ou 10 000 francs par titre, ou de les rembourser pour 40 000 ou 130 000 francs, la facture varierait de 4 à 520 milliards de francs !

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